Tuesday, October 2, 2007

Emmanuel Berland

né en 1957 à Nogent-sur-Marne où il vit toujours.Anime la revue
" Poésie terrestre " pour le groupe HÉLICES qui souhaite associer la po-
ésie à d'autres démarches artistiques ( musique,peinture...).

A publié 8 recueils de poèmes :

Luma Roklaïladora,notes du terrain magique ( Polder 1984 )
Concert en d'autres mondes ( Polder 1988 )
Mille Passages ( Centre Froissart,prix Pierre Basuyau 1988 )
Exil Céleste ( Cahiers de Poésie Verte 1990 )
Combattant dans la flore ( Le Pré de l'Age 1993 )
Sous l'étoile des mouettes ( Echo Optique 1994 )
Filets lancés à l'aube( Alma Galati,Roumanie,1995)
L'éternité plus une voix ( Hélices,1996 )

Dehors pour être libre
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Dehors dehors pour être libre
d'enchantement
Dehors a foi en nous,
est nostalgique de nos milliers
d'années vagabondes.

Tu n'as pas vu un si bel hémisphère
déployer toutes les fééries pour les
miséreux et les vagabonds ?
As-tu couché sur un banc ?

Pour qui est dans la voie lactée
Peu importent la corde raide,
les lenteurs les retards

Arbre infini

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Je me suis glissé le long du tronc
me suis retourné plusieurs fois sur l'étrange majesté de ton
arbre nu
dont les prolongements atteignaient l'espace noir

arbre infini

si proche des larmes,
ce que tu donnes
ne te vide jamais,
nuit et jour durant cent ans cent nuages

les chants dans l'amour s'enfoncent
et disparaissent
je suis perdu dans ta joie

Poèmes inédits


Adieu aux yeux
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L'escapade à travers les feuilles
un jour ou l'autre
fera oublier le miel du puits naturel
qui retenait étroitement lié au milieu d'un visage

du pain du poisson de l'eau,du blé vert
Affinités secrètes dans la coupe nocturne
appel de l'autre inlassablement si proche

la douceur des hanches
le papillon d'algues blondes
fournissaient au bois solide et souple

une densité solaire que la mort en vain
tirait par la manche

L'Arbre à messages
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L'arbre abattu dans l'enfance,
rien ne l'a oublié,il est resté
manquant
il n'a pas conduit la chaleur des pas
hors de la cage,
la brume lumineuse est dans l'attente
de son ombre

guerrier des jardins

toutes les surfaces de ses instants
contradictoires reflètent la même rivière
la maison sphérique

au coeur du monde,de plus en plus
grande et puissante
où la mort est un soleil à retardement

L'Art du temps
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Il n'est pas trop tôt pour se vêtir
de simples paroles,
sous la bâche
chevaux de course étroitement épanouis
à l'avant-garde emmagasinée des courants.

les fleuves que nous sommes en surface
reparaîtront quelques hivers plus tard
par stratégie des vagues

ma peau secrète suit tes gestes

Les jours de courage rayonnent, sont mystérieux.

Le bel hier
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le bel hier tombe du mât
souple et sa neige voyage à
notre hauteur

comme tu es proche,passé,comme tu ressurgis
sous les poutres,les solives,les colombages
du haut du toit
voulant nous dépasser dans la chute

à peine trouvons-nous
la plaine de la nuit soeur
que nous avons des ailes d'automne
pour regagner la mort

Clavicorde
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les pianos désaccordés que l'on me retirait des doigts
reviennent parfois

leur virginité
derrière les dunes
qu'une longue marche,au début tellurique puis spatiale
ne parvient pas à éloigner

rosaces et chevalets

se mélangent dans les souvenirs
comme les profils d'oiseaux dans une forêt surnaturelle

Clown dénoyauté
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le plus malheureux des mortels
est encore fier d'avoir une pensée
une seule
de la taille d'une mandarine au-dessus de la tête

il l'ouvre,regarde dedans,la remet en place
il constate que son épave a pris de meilleures directions
pliant sa couverture sur les dernières flammes bleues
de l'orage
il s'en va
malgré les roulements sombres